7 Août 2020
Ils sortent à la nuit tombée, farouches et enragés
Leurs yeux luisent de haine et de méchanceté
Ils courent et hurlent comme des bêtes sauvages
Ils se comportent comme des hommes d'un autre âge.
Près de la voie ferrée, ils se rassemblent
Ils n'ont pas peur, ils sont tous ensemble
Ils s'en vont patrouiller dans les rues
Ils viennent avec leurs fils, nouvelles recrues.
Les barres de fer tapent sur les murs gris
Le bruit des chaussures sur le pavé retentit
Les volets sont tous fermés, les portes closes
Derrière, les gens prient, leurs visages se décomposent.
Les fous mettent le feu aux voitures
Réunion de crise à la préfecture
Les magasins sont pillés et incendiés
Pour un regard de travers, c'est le merdier.
Pour venger on ne sait qui d'on ne sait quoi
La meute part en chasse, aux abois
Ils sont à cran, ils n'écoutent plus rien
Ils s'appellent justiciers, ils ne sont que des vauriens.
Bientôt, une clameur retentit, il y a des applaudissements
Ils en ont attrapé un qui pousse des hurlements
Le pauvre implore, mais les autres se ruent tous sur lui
Crachent, frappent, pieds, poings, battes, pendant que l'aube luit.
Son corps ensanglanté est retrouvé près de la vieille gare
Par la patrouille en uniforme, mais c'est trop tard pour les gyrophares
Ce soir, sa mère pleurera sur le corps de son fils adoré
Ce soir, son père et son frère sortiront armés.