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Le coin du rimailleur

Petits ou longs poèmes par l'auteur du blog. Aucune prétention littéraire de ma part, je ne suis pas Victor Hugo ou Arthur Rimbaud. J'écris juste pour partager une sensibilité ou pour amuser. Et écrire me fait du bien! Enjoy!

OLIVIA

A la mémoire de Olivia De Havilland et Errol Flynn.

 

Les souvenirs vous poussent au loin

Retour à la forêt de Sherwood, par un beau matin

Les hommes du prince Jean vous poursuivent

Vite rejoindre vos hommes sur l'autre rive!

Les flèches fendent l'air en sifflant

Vos arcs font couler le sang

Entre le gibet et la liberté

Votre choix a été fait

Robin et Marianne à jamais fiancés

S'embrassent dans la clairière ombragée.

 

Elle revoit toutes ces choses dans un sourire

Cette époque, et du bel Errol le rire

De Dodge City en passant par Little Big Horn

Toutes ces images dont sa mémoire s'orne

Il était plus âgé et beau comme un dieu

Toutes les femmes sur lui braquaient leurs yeux

Les petits garçons rêvaient d'être Robin

Ou le capitaine Blood, ce fier mutin;

Elle sourit en pensant à toutes les aventures

Tous les dangers, tous les coups durs

Qu'ils ont affrontés pour de faux

Sous l'oeil de Curtiz, Walsh et des studios

A peine vingt ans, elle était la reine de l'univers

Aux côtés de cet Australien si fier

Peut-être l'aimait-elle, peut-être lui aussi

Ou ce n'était qu'une illusion trop fleurie

Marcher à ses côtés, lui parler et l'écouter

Elle lui passait tout, ses blagues et tours éculés.

 

"J'ai aimé un flibustier, un brigand,

Un aventurier qui voyait la vie en grand

J'étais peut-être jalouse de ses femmes

Mais qu'importe, à l'écran j'avais sa flamme!

Nous avons fait vibrer toute cette planète

Nous avons fait sonner toutes les trompettes!"

 

Elle y repense maintenant qu'elle vit ici

Des années entières passées à Paris

Toujours son regard malicieux et pétillant

Ses cheveux ont blanchi, mais toujours ce sourire d'enfant

Errol est mort, il y a soixante ans

Coeur usé par l'alcool, ce poison lent

Ses yeux se mouillent et puis elle rêve

En un sourire éclatant, il l'enlève

Olivia est jeune à nouveau, il se fait moins tard

Et ils dansent, légèrement, sur les grands boulevards

 

(poème écrit le 17 avril 2020)

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