29 Juillet 2020
A la mémoire de Olivia De Havilland et Errol Flynn.
Les souvenirs vous poussent au loin
Retour à la forêt de Sherwood, par un beau matin
Les hommes du prince Jean vous poursuivent
Vite rejoindre vos hommes sur l'autre rive!
Les flèches fendent l'air en sifflant
Vos arcs font couler le sang
Entre le gibet et la liberté
Votre choix a été fait
Robin et Marianne à jamais fiancés
S'embrassent dans la clairière ombragée.
Elle revoit toutes ces choses dans un sourire
Cette époque, et du bel Errol le rire
De Dodge City en passant par Little Big Horn
Toutes ces images dont sa mémoire s'orne
Il était plus âgé et beau comme un dieu
Toutes les femmes sur lui braquaient leurs yeux
Les petits garçons rêvaient d'être Robin
Ou le capitaine Blood, ce fier mutin;
Elle sourit en pensant à toutes les aventures
Tous les dangers, tous les coups durs
Qu'ils ont affrontés pour de faux
Sous l'oeil de Curtiz, Walsh et des studios
A peine vingt ans, elle était la reine de l'univers
Aux côtés de cet Australien si fier
Peut-être l'aimait-elle, peut-être lui aussi
Ou ce n'était qu'une illusion trop fleurie
Marcher à ses côtés, lui parler et l'écouter
Elle lui passait tout, ses blagues et tours éculés.
"J'ai aimé un flibustier, un brigand,
Un aventurier qui voyait la vie en grand
J'étais peut-être jalouse de ses femmes
Mais qu'importe, à l'écran j'avais sa flamme!
Nous avons fait vibrer toute cette planète
Nous avons fait sonner toutes les trompettes!"
Elle y repense maintenant qu'elle vit ici
Des années entières passées à Paris
Toujours son regard malicieux et pétillant
Ses cheveux ont blanchi, mais toujours ce sourire d'enfant
Errol est mort, il y a soixante ans
Coeur usé par l'alcool, ce poison lent
Ses yeux se mouillent et puis elle rêve
En un sourire éclatant, il l'enlève
Olivia est jeune à nouveau, il se fait moins tard
Et ils dansent, légèrement, sur les grands boulevards
(poème écrit le 17 avril 2020)